Avec l’appel à projets « Traverser l’adolescence haut la main » notre opération de mécénat se place cette année sous le signe du « complexe du homard », selon l’expression de Françoise Dolto. Un passage délicat dans le rapport au corps.

 

L’adolescence est un passage délicat dans le rapport au corps. Les changements corporels et les évolutions de la relation aux autres sont attendus par les jeunes. Mais, avec appréhension. Tout à coup le corps échappe à son contrôle. « L’adolescent a peur que son corps ne soit pas à la hauteur de ce qu’il attend », explique le psychiatre Alain Braconnier dans un entretien au Monde (1). « L’adolescent, qui se compare plus qu’à tout autre période à l’image des autres, peut se trouver trop grand, trop petit, pas assez fort… Il ou elle doit subir des désagréments comme les règles, la transpiration. Ces contraintes suscitent désir mais aussi angoisse ».

Des difficultés banales…

Cette transformation génère un mal être. Des difficultés banales comme les fixations sur une partie du corps, le refus de se montrer en maillot, de faire du sport… peuvent apparaître. Le corps devient l’expression d’une recherche identitaire ou d’un contrôle de son image, via les vêtements, la coiffure, le tatouage ou encore le piercing. L’adolescent joue de son apparence et expérimente.

Les jeunes filles, plus que les garçons, prennent de plein fouet le poids de la norme esthétique. L’enquête internationale HBSC (2) montre une perception de l’image de leur corps négative pour les filles. Plus d’un tiers des filles de corpulence normale se trouvent un peu ou beaucoup trop grosses. Et 13,2% d’entre elles sont effectivement au régime.

… au mal être douloureux

Ce mal être peut devenir plus douloureux et dangereux. Les conduites à risque, les troubles alimentaires, les addictions signent un mal être plus profond, une fuite de son identité. Il s’exprime plus « silencieusement » chez les filles (troubles alimentaires, scarification, tentatives de suicide) que chez les garçons. Plus « expressifs », les garçons se réfugient dans la violence, la délinquance, l’alcool, la toxicomanie… Une affirmation de l’identité souvent attisée et valorisée par le groupe.

Dans la majorité des cas, les expérimentations ne sont finalement qu’un rite de passage.  Toutefois la violence à l’égard de soi-même nécessite un accompagnement.

Des associations agissent sur le territoire et s’engagent au quotidien pour accompagner les jeunes en difficulté. L’appel à projets Atout Soleil 2018 a pour objectif de soutenir leurs actions et leurs projets.

En savoir plus
> Participer à l’appel à projets

Références 
(1) Interview d’Alain Braconnier, Le Monde
(2) Enquête Health Behaviour in Scholl-aged Children, 2014
« Corps et adolescence », David Le Breton, Faber éditions.

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