Lauréat Atout Soleil 2016 sur le thème de l’innovation sociale, Coverdressing vient de lancer sa plateforme « Bien à porter » pour favoriser l’accessibilité au vêtement. Un sujet qui s’inscrit dans l’actualité du nouvel appel à projet Atout Soleil : « Etre acteur de sa vie et dans la ville ».
«A quoi bon rendre les boutiques accessibles si les vêtements qu’on y trouve ne le sont pas », interroge Muriel Robine, présidente de Coverdressing. L’association travaille sur l’accessibilité du vêtement aux personnes en situation de handicap et vient de lancer la plateforme « Bien à porter ». Sa mission ? « Chacun doit pouvoir s’habiller au même prix, à la même mode et dans les mêmes boutiques que les autres ».
Avec une équipe de salariés et de bénévoles enthousiastes, Coverdressing qui se définit comme une start-up associative, vient de lancer, avec ce label, une plateforme : Bienaporter.com. L’aboutissement de deux ans de travail. En effet pour créer ce label, il a fallu définir les besoins spécifiques. Une collaboration avec des centres de rééducation fonctionnelle a permis d’identifier quatre typologies de mobilité réduite. Un logiciel big data mettant en relation ce qui compose un vêtement avec les différentes typologies a dû être développé. Enfin, Coverdressing a monté un laboratoire composé d’une ergothérapeute, d’une styliste patronnière et de testeurs.
Une mode ergonomique
Plus de 150 points de vigilance ont été relevés à travers différentes catégories : la coupe, la matière, les coutures, les ouvertures et fermetures, la facilité d’entretien. « Une ribambelle de détails à enrichir constamment parce que nous travaillons sur d’autres profils de handicap et que la mode, le style, les textiles évoluent. », précise Muriel Robine.
L’association travaille sur des projets de partenariats avec des marques de mode pour leur proposer ce label. Une démarche qui nécessite une certaine évangélisation.
« De toute façon la demande va émerger », assure Muriel Robine en constatant le vif intérêt des personnes à mobilité réduite qui n’ont pas envie de porter des vêtements inconfortables, voire blessants, ou « devoir porter que des survêtements ! »

Une appli à la fin de l’année
Cette communauté, « Bien à porter » compte bien la réunir autour de son site et de l’appli qui verra le jour d’ici la fin de l’année. Via cette application, chaque ambassadeur, en fonction de sa situation de handicap, pourra alors noter et conseiller les vêtements de toutes les marques en se rendant en boutique.
Présente au Havre, l’association tisse des partenariats sur la région et va organiser des actions de sensibilisation à partir de cet été. Mais, en se positionnant comme un véritable réseau social, elle porte une dimension nationale. « Notre logiciel va nous permettre d’essaimer sur d’autres territoires ». Il constitue une base dans le travail de labellisation, les vêtements passent au crible de ce cahier des charges, avant de passer l’épreuve des testeurs. L’association qui a permis de créer trois emplois de personnes en situation de handicap au Havre pour son laboratoire, espère pouvoir en créer d’autres dans plusieurs villes.
En portant de la mode labellisée « Bien à porter », « j’ai vu des personnes autour de nous se métamorphoser. Cela a un véritable impact psychologique, elles s’étaient habituées à l’inconfort, elles sont plus à l’aise, heureuses de pouvoir s’habiller comme les autres », constate Muriel Robine. Qui a dit qu’être à la mode était frivole ?
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