Entre le service de nuit et le service de jour, une petite société de restauration a pris l’initiative d’offrir des petits-déjeuners aux soignants. Une pause chaleureuse et gourmande pour tous les personnels hospitaliers que GPMA a eu envie de soutenir.

Comment apporter un peu de chaleur aux soignants ? « Et si on leur offrait le café et le petit-déjeuner ? », s’est demandé Danilo Bianco en pensant à ceux qui finissent, harassés, leur nuit sur le front du Covid et à ceux qui se préparent à l’affronter le matin. Avec deux collaborateurs, il a pris l’initiative d’apporter café, chocolat et petit-déjeuner dans les hôpitaux parisiens de 6h45 à 10h30 du matin. Après avoir obtenu l’autorisation de l’AP-HP, il a pu faire entrer dans l’enceinte des hôpitaux des triporteurs de sa société, TripBikeCafé. « On change tous les jours d’hôpital, pour essayer de servir et de faire plaisir au plus grand nombre de soignants ». Cinq fois par semaine, depuis le 28 mars, ils sont trois à pédaler pour apporter un peu de chaleur à Port-Royal, Cochin, la Salpêtrière ou encore Saint-Joseph. La semaine prochaine, ils seront également présents à l’hôpital Pompidou.
5 minutes de pause
Au petit matin, devant ces cafés mobiles se croisent les soignants, mais aussi tous ceux qui font vivre l’hôpital, assurent l’entretien. Pour les uns, c’est une pause, même si elle dure rarement plus de cinq minutes, pour d’autres un sas de décompression après une nuit de travail en soins intensifs ou un moment de détente avant de prendre son service.
L’équipe de TripBikeCafé est aussi là pour sa bonne humeur. Près des triporteurs, on parle rarement de la situation, on se détend, on change d’air, on plaisante, on parle de café italien. Mais, sous les plaisanteries et les échanges légers, les visages ne peuvent dissimuler la fatigue.
« On en a rentré cinq, on en a perdu deux… » Derrière le désarroi de cet échange bref entre deux médecins, les équipes montrent à quels points elles sont marquées par une lutte quotidienne, un face-à-face avec des malades dont l’état peut se dégrader en quelques minutes.
« Les quinze premiers jours, j’ai été choqué, certains soignants avaient des têtes de déterrés. Même si la situation s’est un peu améliorée, ils sont épuisés », avoue Danilo Bianco. Dans certains services, il n’y a même pas de temps de pause, un des personnels soignants vient demander un petit-déjeuner pour tout le service, celui-ci est déposé devant la porte de leur service.
Le fondateur de TripBikeCafé qui dit aimer être « au petit soin avec eux » avoue être inquiet face à l’épuisement des soignants qu’il croise tous les jours, dans les différents hôpitaux parisiens. « Il faudra continuer à les soutenir après, car cela va être difficile psychologiquement ».
Au début, les triporteurs se sont rendus sur place avec une centaine de petits-déjeuners, aujourd’hui, ils en servent jusqu’à 450 par jours. « Sans l’aide de GPMA, nous n’aurions pas pu offrir autant de petits-déjeuners », se réjouit Danilo Bianco. À cette dotation financière, s’ajoute le soutien de fournisseurs partenaires de TripBikeCafé. Une cagnotte solidaire est en ligne pour offrir, vous aussi, un café chaud et des viennoiseries aux pieds des hôpitaux.
En savoir plus :
> Pour participer à la cagnotte Trip Bike Café du Cœur
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