L’arthrose, qu’est-ce que c’est ?
L’arthrose est caractérisée par la dégradation du cartilage des articulations le plus souvent au niveau des hanches – les médecins parlent alors de coxarthrose -, des genoux – la gonarthrose – et des doigts – la rhizarthrose. Tissu dense et élastique placé à la jonction entre de nombreux os, le cartilage a pour fonction d’amortir les chocs dus aux mouvements. A l’origine de l’arthrose, son usure résulte des contraintes trop fortes favorisées par nos modes de vie et par des processus inflammatoires.
Si elle peut survenir tôt à la suite d’une trop forte sollicitation d’une articulation (genou, par exemple, chez certains sportifs) ou d’un traumatisme, on estime qu’aujourd’hui, seul un patient sur trois souffre d’arthrose à moins de 40 ans. Ce sont donc principalement les personnes de plus de 60 ans qui en sont victimes.
Signalons que la surcharge pondérale favorise l’arthrose en raison de l’augmentation des contraintes mécaniques et des pressions exercées alors sur l’articulation concernée. Parallèlement, le manque d’activité physique entraîne aussi une altération du cartilage, par manque d’oxygénation. Enfin, l’hérédité joue également un rôle dans l’apparition de l’arthrose.
Attention, on confond souvent arthrose et arthrite ! Ces deux maladies appartiennent à la catégorie des rhumatismes, maie elles sont largement différentes. En effet, si l’origine de l’arthrose est mécanique, celle de l’arthrite, plus rare, est soit infectieuse (arthrite dite « septique »), soit immunitaire (polyarthrite rhumatoïde) soit métabolique (goutte). D’autre part, l’arthrite se caractérise par une inflammation nettement plus importante que l’arthrose.
Les symptômes de l’arthrose
L’arthrose se manifeste essentiellement par différents symptômes, isolément ou cumulés : douleur aux articulations, qui croît avec les mouvements ; sensibilité de l’articulation en cas de légère pression ; gonflements et craquements au niveau des articulations ; raideur des articulations (surtout au réveil) ; apparition progressive de petites excroissances osseuses à l’articulation. Une déformation des os est également souvent un marqueur d’arthrose.
Ces différents symptômes conduisent à établir le diagnostic de l’arthrose, confirmé ensuite par une radiographie de l’articulation permettant de mesurer une diminution de la quantité du cartilage.
Une fois installée, l’arthrose évolue : au stade dit 0, l’articulation est saine ; au stade dit 1, les atteintes sont superficielles ; au stade dit 2, elles sont profondes et peuvent atteindre 50 % de l’épaisseur du cartilage ; au stade dit 3, elles dépassent 50 % ; enfin, au stade dit 4, le cartilage a disparu et les structures osseuses qu’il protégeait se touchent et frottent, avec pour conséquences des douleurs et une gêne dans les mouvements.
Lutter contre l’arthrose
Quatre traitements existent contre l’arthrose : médicaments, infiltrations, prothèse, kinésithérapie.
Les médicaments ne peuvent pas ralentir l’évolution de la maladie mais en soulager les symptômes, comme la douleur et la raideur. Les antalgiques représentent les traitements les plus couramment prescrits : paracétamol d’abord, puis anti-inflammatoires non stéroïdiens oraux. Mais en raison de leurs effets secondaires (troubles digestifs ou réactions cutanées allergiques), ces derniers doivent être prescrits sur une courte durée. En cas de douleurs sévères, on peut prescrire des médicaments à base d’opioïdes. Mais ils présentent un risque de dépendance.
Fréquemment pratiquées, les infiltrations de corticoïdes permettent d’injecter une quantité plus faible de corticoïdes, directement au contact de l’articulation douloureuse. Toutefois, cette technique a ses détracteurs qui estiment, en cas d’arthrose légère, son efficacité relative et susceptible d’entraîner des complications mal connues.
La prothèse peut être envisagée lorsque l’articulation est trop endommagée et que la douleur handicape la vie quotidienne. La médecine parle alors d’arthroplastie. Elle concerne essentiellement la hanche et le genou et vise à faire disparaître les phénomènes douloureux à la marche et au repos et à restaurer une mobilité normale, améliorant considérablement l’autonomie du malade. La pose d’une prothèse de hanche ou de genou consiste à enlever les zones d’os et de cartilage usées avant de les remplacer par des pièces artificielles de mêmes formes et autorisant les mêmes mouvements. On parle de « prothèse totale » lorsqu’elle remplace l’ensemble des composants de l’articulation et de « prothèse partielle » lorsqu’elle n’en remplace que certains. Une prothèse totale a une longévité moyenne supérieure à 20 ans.
La kinésithérapie est parallèlement conseillée aux personnes souffrant d’arthrose dans le but d’assouplir muscles et articulations. Si elle aide à récupérer une certaine mobilité de l’articulation touchée, elle ne remplace par les traitements symptomatiques mais joue un rôle complémentaire.
Enfin, la phytothérapie, le thermalisme et l’aromathérapie constituent des traitements complémentaires qui aident à soulager les symptômes.
(1) Baromètre « Qui sont les seniors », GPMA avec l’Institut français des seniors, 2021.