Annoncer sa maladie
L’annonce de la maladie à ses proches est un moment fortement redouté par ceux qui en sont touchés, et rien n’est plus normal. Toutefois, elle constitue une étape-clé dans le parcours contre la maladie car, pour la traverser, le moral joue un rôle essentiel et tous les appuis comptent, qu’ils viennent du milieu familial, amical ou professionnel. Parler permet de ne pas s’isoler et ce qui est dit, ce qui est formulé, fait souvent moins peur même si les malades savent que « annoncer son cancer, c’est dire à quelqu’un qui n’a pas envie de l’entendre quelque chose qu’on n’a pas envie de lui dire… »
Pour mettre le plus d’atouts de son côté lors de cette étape, les spécialistes recommandent une attitude qu’ils présentent presque comme un principe : ne pas dire à tout le monde la même chose, mais dire quelque chose à chacun, en fonction de son lien avec cette personne, de sa capacité à entendre des paroles dérangeantes. Par ailleurs, autre recommandation, avant d’échanger avec ses proches, ils préconisent de revoir l’oncologue, d’attendre la consultation avec l’infirmière spécialisée, prévue dans les parcours de soin en oncologie, ou de retourner chez son médecin traitant afin de disposer, au maximum, d’informations les plus récentes, les plus complètes et les plus précises possible.
Du côté de l’entourage
Apprendre le cancer d’un proche est toujours traumatisant. Comment doit réagir l’entourage ? Il doit d’abord écouter, c’est essentiel. Ecouter en laissant le malade parler librement, sans l’interrompre, sans l’accabler de conseils, sans chercher absolument une parole optimiste. Mais sans minimiser non plus son état, en disant par exemple « Tu vas t’en sortir ! » ni, surtout, en mettant en doute les compétences du médecin ou ses conclusions. La présence et l’écoute de l’entourage s’avèrent réconfortantes pour la personne touchée.
Autre erreur hélas fréquente, à ne jamais commettre : comparer la maladie avec celle de telle ou telle personne de ses connaissances. En effet, chaque cancer a des caractéristiques différentes d’un individu à l’autre et ce qui importe au malade, c’est d’abord sa maladie à lui, pas celle des autres.
Une fois que le patient s’est exprimé, l’entourage peut alors l’interroger sur la suite, offrir son aide pour assister aux consultations médicales ou proposer de participer à la rédaction des questions à poser au médecin lors du prochain rendez-vous. Le malade a besoin de l’énergie des autres, pas de leurs larmes ni de leurs peurs.
Ensuite, au quotidien, il convient de changer les idées de la personne, de faire en sorte que la vie continue comme avant, de proposer des activités et des moments agréables, de ne pas parler de la maladie.
Du côté des professionnels
Le premier choc de l’annonce de cancer passé, des troubles d’ordre psychique peuvent apparaître chez les patients : tristesse, troubles du sommeil… La moitié d’entre eux y seraient plus ou moins sujets. Ces phénomènes sont tout à fait normaux, ces troubles constituant une étape que certains spécialistes nomment d’« ajustement » nécessaire au malade pour l’aider à affronter la maladie. Il ne s’agit pas de nier ces phénomènes ou de tenter de les faire disparaître, mais de les comprendre pour qu’ils ne soient qu’un passage pour mieux combattre la maladie. Cela peut se faire avec l’aide de l’entourage qui a alors un rôle-clé de soutien et d’écoute. Mais ce travail peut aussi être mené avec l’aide des professionnels présents de plus en plus systématiquement dans les structures de soins. C’est le rôle, par exemple, des psycho-oncologues qui peuvent être des médecins psychiatres, des psychothérapeutes ou des psychanalystes.
Depuis une dizaine d’années, les hôpitaux et les structures hospitalières développent ce qu’on nomme des « soins de support ». De quoi s’agit-il ? De l’ensemble des soins et soutiens proposés aux malades et à leurs proches parallèlement au traitement et constitués de différentes prises en charge : psychologie, traitement de la douleur, kinésithérapie, diététique, esthétique… Ils sont proposés du début de la maladie jusqu’après les traitements, à la demande des patients ou de leurs proches. Leur objectif est de soigner le malade dans sa globalité, d’améliorer sa qualité de vie et son autonomie, de limiter les effets secondaires des traitements, d’accroître l’estime de soi, etc.
Des thérapies qui soulagent
Proposées dans les centres d’oncologie, certaines thérapies douces aident, physiquement et psychiquement, les malades à supporter des traitements souvent difficiles à vivre. Y recourir n’est plus aujourd’hui une démarche marginale, mais doit toujours être validé par un médecin.
Ces thérapies peuvent être de plusieurs ordres, comme l’acupuncture ou la sophrologie.
La première contribue à limiter les effets secondaires des traitements (nausées, vomissements, troubles du sommeil, bouffées de chaleur, crampes…) et se pratique avant et après les séances de chimiothérapie et de radiothérapie puis se poursuit généralement après la fin des traitements.
La seconde aide à mieux gérer stress et émotions ; pendant le traitement, elle contribue à atténuer nausées, fatigue et douleurs, à réconcilier le malade avec son corps et à l’aider à retrouver confiance en lui.
L’activité physique
Pratiquée à dose régulière et suffisante, l’activité physique est utile – indispensable ! – avant, pendant et après le cancer. Pendant les traitements, elle agit sur leurs effets secondaires, stimule les défenses immunitaires et permet de récupérer de la masse musculaire. Elle a aussi une influence directe et favorable sur le moral. Après le traitement, elle constitue un élément clé du rétablissement, réduit les risques de récidive et favorise le retour à la vie sociale et professionnelle. Il convient de privilégier des activités douces, comme le tai-chi-chuan, le qi gong, le Pilates, la marche, sont souvent proposés par l’hôpital lui-même.
L’association CAMI Sport et Cancer, partenaire de GPMA et de son fonds de dotation Nos EPaules et Vos Ailes, peut vous accompagner et vous proposer des séances de thérapie sportive adaptées.
Prendre soin de soi
Garder confiance en soi se révèle d’une grande importance pendant et après la maladie. Or on constate que le cancer brouille souvent l’image que les malades ont d’eux-mêmes et leur identité corporelle.
Pour lutter contre ces phénomènes, il apparaît essentiel de prendre soin de soi et de valoriser cette image personnelle, pour soi, mais aussi pour les autres. Chez les hommes comme chez les femmes, soigner son apparence redonne confiance, ce qui a un effet positif sur le traitement.
Chez les femmes, se maquiller et se préoccuper de sa coiffure ne doivent surtout pas être considérés comme secondaires face à la maladie. Au contraire ! Se chouchouter soi-même ou se faire chouchouter contribue à garder le moral et à reprendre confiance. Ce n’est pas un hasard si des ateliers-beauté sont proposés dans des établissements hospitaliers.