LE GLAUCOME : un risque accru avec l’âge
Le glaucome est une maladie du nerf optique causée par une pression intra-oculaire trop élevée. Il se manifeste par une vision brouillée, une réduction progressive de la vision périphérique, l’apparition des maux de tête. Il est le plus souvent indolore et, pendant une longue période, la personne atteinte ne s’en rend pas compte car son cerveau compense automatiquement les trous apparaissant dans le champ de vision. Cette « compensation » explique que lorsque les premiers symptômes apparaissent nettement, sous la forme d’une baisse de la vision centrale et d’une vision brouillée comme à travers un voile, le glaucome est déjà généralement bien installé. C’est pour cette raison que des consultations régulières (une annuelle à partir de 60 ans) constituent la prévention la plus efficace.
Signalons qu’à côté du glaucome « classique », existe une forme particulière baptisée « glaucome par fermeture de l’angle », caractérisée par une brusque montée de la pression oculaire occasionnant d’importantes douleurs.
Le risque de glaucome s’accroit avec l’âge et environ 800 000 personnes sont traitées en France. Outre l’âge, d’autres facteurs prédisposent au glaucome : l’hérédité, une tension oculaire élevée et la myopie.
Des traitements de plus en plus efficaces ralentissent, voire stoppent, la progression du glaucome. Des collyres à base de prostaglandines ou de bêtabloquants permettent de diminuer la quantité d’humeur aqueuse pour en abaisser la pression. De nouvelles formules de collyres cumulent les principes actifs, limitant ainsi le nombre d’instillations quotidiennes. En plus, ils évitent des irritations. Si ces traitement se révèlent insuffisants, on peut recourir à la chirurgie. Notamment à une chirurgie récemment proposée et rapide. Baptisée chirurgie « micro-invasive du glaucome MIGS », elle utilise un micro-drain ou un stent placé dans la paroi de l’œil pour évacuer l’humeur aqueuse.
LA DMLA : un quart des plus de 75 ans
La Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une atteinte de la macula, qui est la partie centrale et très fine de la rétine qui assure la vision centrale précise. Cette affection se manifeste par une baisse progressive de l’acuité visuelle ou par une sensation de manque d’éclairage, rendant alors difficile la lecture, la conduite, la reconnaissance des visages. Parallèlement, les lignes droites se mettent à onduler et un point noir fixe apparaît, qui suit le regard. Si on connaît encore mal l’origine du déclenchement de cette dégradation pouvant conduire à une cécité, il est probable que parmi les facteurs aggravants figurent le tabagisme, des carences en vitamines (surtout la vitamine C) ou de trop fortes expositions au soleil. On estime que cette maladie touche 25 % des plus de 75 ans.
Il existe deux types principaux de DMLA : la DMLA dite « humide » (environ 20 % des cas), caractérisée par l’apparition anormale de vaisseaux sous la rétine et la DMLA dite « sèche », caractérisée par l’accumulation de déchets conduisant à l’atrophie de la rétine, à évolution lente.
Si, malgré les progrès, des traitements ne permettent pas encore de guérir la DMLA, ils peuvent en ralentir les effets destructeurs et en contenir l’évolution. A condition de la dépister assez tôt grâce à des contrôles réguliers (recommandés à partir de 60 ans). On peut aussi procéder soi-même à des tests réguliers pour détecter une tache noire ou même grisâtre en regardant une image alternativement avec un œil puis l’autre.
Aujourd’hui, les traitements les plus communément utilisés contre la DMLA sont les traitements anti-angiogéniques administrés directement au niveau de l’œil par injections dans la vitrée . En inhibant le développement des néovaisseaux, ils parviennent parfois à faire régresser certains néovaisseaux d’apparition récente.
Les médecins ont également recours à d’autres techniques : la photo-coagulation au laser qui s’attaque aux lésions de la rétine, en cas de baisse de la vision pas trop importante ; la photothérapie dynamique, qui consiste à injecter dans la circulation sanguine un colorant qui vient se fixer sur les néovaisseaux. Cette technique est utilisée lorsque ces derniers ont atteint le centre de la macula. De nouveaux traitements à base de cellules souches ou d’implants rétiniens sont en cours d’expérimentation mais non encore validés.
Facez à la DMLA humide, de nouveaux traitements sont apparus au début des années 2000, nommés « anti-VEGF » ; il s’agit d’anticorps monoclonaux qui bloquent la croissance des vaisseaux (dont la prolifération entraîne cette affection). Le traitement prend la forme d’injections régulières directement dans l’œil.
LA CATARACTE : traitement chirurgical
La cataracte est une affection du cristallin qui se traduit par une perte de sa transparence. Lorsqu’il devient progressivement opaque, cela entraîne une baisse de l’acuité visuelle et de la sensibilité aux contrastes, ainsi qu’un éblouissement, une gêne nocturne et une modification de la perception des couleurs. Liée le plus souvent au vieillissement naturel de l’œil, la cataracte peut être aussi congénitale ou survenir à la suite d’un traumatisme.
Il n’existe qu’un traitement et il est chirurgical. Il faut envisager l’opération si le problème devient un handicap dans la vie quotidienne. Baptisé « phakoémulsification », il est réalisé sous anesthésie locale, dure une quinzaine de minutes, et consiste à remplacer le cristallin opacifié par un autre artificiel, synthétique, destiné à durer toute la vie. C’est l’opération la plus pratiquée en France avec près de 850 000 interventions. Elle est parfois couplée à la correction d’un autre défaut visuel (myopie, presbytie, astigmatisme).
Conseils de prévention
- Consulter une fois par an à partir de 60 ans, sans attendre un symptôme brutal ou nouveau.
- Porter des lunettes de soleil été et hiver (catégorie 3 ou plus) : le soleil favorise la survenue de la cataracte, de la DMLA et du mélanome de l’œil.
- Eviter de fumer : les fumeurs présentent deux à trois fois plus de risque de DMLA.
- Se méfier des écrans qui entrainent fatigue et sécheresse oculaires. Face à un écran, cligner régulièrement des yeux et porter le regard au loin.
- Manger des aliments riches en vitamines A et C. Ils améliorent la vue et diminuent le risque de DMLA.
Photo de Alizee Marchand: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/lunettes-a-monture-marron-947885/