Ils nous accompagnent au quotidien, nous soignent, nous protègent. Mais il existe un risque de mauvaise utilisation des médicaments : erreur de dosage, mélanges inopportuns, prise inappropriée… Les spécialistes regroupent ces mauvais usages sous le terme savant de « iatrogénie médicamenteuse » qui peut engendrer de graves conséquences. Alors, prudence !
Saviez-vous que les accidents médicamenteux provoquent quatre fois plus de victimes que les accidents de la circulation ? Ce phénomène trop souvent sous-évalué est donc massif et le risque croît avec l’âge des patients. Heureusement, dans la plupart des cas, ces accidents causés – indirectement – par les médicaments peuvent être évités.
Les principales causes du mauvais usage des médicaments…
Ces accidents peuvent avoir plusieurs causes, éventuellement cumulables. Les plus fréquentes sont :
- un non-respect de la prescription (suspension du traitement, par exemple),
- un mauvais dosage (2 comprimés au lieu d’1, par exemple),
- une prise au mauvais moment (le matin au lieu du soir, par exemple),
- une incompatibilité de médicaments entre eux (fréquente en cas de « polymédication », c’est-à-dire du cumul de plusieurs traitements),
- une prescription inappropriée, lorsque les médicaments prescrits ne correspondent pas, ou plus, à l’affection qu’ils sont censés soigner.
Par ailleurs, il convient d’ajouter une autre cause, de nature sensiblement différente : des effets secondaires indésirables, ces derniers pouvant varier en fonction de l’état du patient mais aussi de l’interaction de plusieurs médicaments entre eux.
…Et leurs conséquences
S’ils ont différentes causes, ces mauvais usages de médicaments peuvent avoir aussi différentes conséquences, bénignes parfois mais souvent graves. Les symptômes qu’ils provoquent constituent autant de signaux d’alerte qui doivent conduire à se poser cette question : leur origine ne se trouverait-elle pas du côté des médicaments ?
Les manifestations d’un mauvais usage médicamenteux peuvent être de plusieurs types et leurs effets peuvent se cumuler. Parmi les plus courantes, citons une sensation de fatigue, une altération de l’état général sans cause apparente, des troubles de l’équilibre ou des malaises, des troubles digestifs ou urinaires, une perte de poids, des troubles du rythme cardiaque…
Ces manifestations doivent alerter le patient, bien sûr, mais aussi son entourage, dont le rôle alors est important. Ensemble, ils doivent alors s’interroger sur la possible origine médicamenteuse de ces troubles. Or nous avons rarement ce réflexe, même si les choses changent dans ce domaine.
Attention ! Il convient toutefois de se demander si ces manifestations ne sont pas « simplement » des effets secondaires du médicament lui-même. Pour s’en assurer, il faut lire (parfois avec une loupe !) la notice d’utilisation dans laquelle ces derniers sont mentionnés de manière exhaustive.
Les types de médicaments les plus souvent impliqués
A l’origine des accidents médicamenteux, on trouve principalement ces catégories de médicaments : les antihypertenseurs ; les antidépresseurs ; les neuroleptiques ; les anxiolytiques ; les anesthésiques ; les anticoagulants. Face à eux, il convient donc d’être particulièrement vigilant quant à leur bon usage.
Connaître la finalité des médicaments consommés
Des études montrent qu’une forte proportion de patients (1 sur 2 au-delà de 65 ans, par exemple) ignorent la finalité précise des médicaments qu’ils consomment. Cela peut avoir de fâcheuses conséquences. Il convient donc de ne pas hésiter à demander à son médecin ou son pharmacien une information claire sur leur nature, leur objet et leurs effets.