Depuis plus d’un, le centre d’Agen des Restos du Cœur propose un accueil pour les parents et leurs bébés. Une action d’aide à la parentalité créée avec le soutien du programme THSN pour les familles. Une mission difficile à mener en pleine crise sanitaire et qui nécessite de nouveaux bénévoles.

Tout le monde connaît les Restos du cœur, leur engagement sur la parentalité et les tout-petits est moins connu mais aussi important. Depuis toujours sensible aux questions de parentalité, l’association a créé dans les années 90 une structure spécifiquement adaptée aux jeunes enfants et à leurs parents. Ainsi, 70 Restos Bébés du Cœur offrent un lieu d’accueil des bébés de la naissance jusqu’à 18 mois pour répondre aux difficultés des jeunes parents et futurs parents. Depuis deux ans, Patrice Blanc, président des Restos du Cœur a érigé cause nationale de l’association les enfants en situation de précarité.

Le centre des Restos du Cœur d’Agen a pu, il y a un an, inaugurer son accueil Restos Bébé du Cœur, en intégrant le programme THSN pour les familles. « Nous n’avions pas d’accueil pour les petits à Agen cela nous a permis d’en créer un », raconte Mireille Gené-Monturet,  présidente des Restos du Cœur du Lot et Garonne.

« Nous avons fait le choix de travailler autour du jeu et du conte avec des associations extérieures », explique-t-elle. Des après-midis contées avec une conteuse professionnelle et de jeux avec l’association la Brigade d’Animations Ludiques sont organisés. L’objectif est de travailler avec le tissu local associatif engagé dans le soutien à la parentalité autour du REAAP (Réseaux d’Écoute, d’Appui et d’Accompagnement des Parents). Il s’agit aussi de pérenniser ces animations. « Les Restos du Cœur sont composés de bénévoles, il fallait donc organiser ces animations autour de rendez-vous fixes avec des spécialistes. »

Après les contes, qui apportent de la sérénité, et les jeux permettant des échanges parents-enfants, les goûters offrent des temps de parole. « En mettant en confiance, cela permet d’avancer avec les parents et de connaître leurs besoins, souligne Mireille Gené-Monturet. Ces activités de loisirs sont des portes d’entrée ». Autour de ce cœur d’animations, à l’initiative de bénévoles se sont greffées d’autres moments comme des séances de massage bébé. Ces massages, qui offrent de grands moments de partage, ont donné l’idée à d’autres bénévoles de proposer des massages des mains aux mamans, puis des manucures… Bref des moments qui permettent encore le dialogue.

Ces parents en situation de fragilité sont le plus souvent des femmes seules. Agen est un centre d’accueil et d’orientation des demandeurs d’asile. Ce Restos Bébé du Cœur accueille de nombreuses femmes étrangères d’Afrique subsaharienne, isolées et ne parlant pas français. Les Restos du Cœur travaillent avec une association proposant des traducteurs pour permettre la communication.

Ces activités ainsi que la distribution (alimentaire, produits de puériculture, d’hygiène) organisée comme un moment d’échange permettent de se poser. « Souvent les parents disent qu’ils ne pensaient pas avoir le droit de jouer avec leur enfant, de se poser. Quand on est pauvre, on s’interdit beaucoup de choses », constate Mireille Gené-Monturet. « Ce qu’on souhaite, c’est d’être une oasis ».

 

Pour éviter les regroupements, les Restos du Cœur ont dû suspendre ces activités et ont réagi très vite pour la distribution alimentaire. « Nous avons décidé devant l’accélération des contraintes de nous mettre en marche forcée en demandant à nos 15 centres départementaux dont les Restos Bébés d’appeler leurs bénévoles et tous les accueillis pour leur servir une double dotation c’est à dire pour les 15 jours de confinement », explique Mireille Gené-Monturet. Ainsi, dans le Lot et Garonne, en deux jours les bénévoles ont réussi à servir 1 300 familles. Mais, la situation sera tendue pour ces familles dont les enfants peuvent, en temps normal, manger gratuitement à la cantine.

« La mission des Restos est reconnue comme mission essentielle à la nation et nous réouvrirons après les 15 jours de confinement annoncés, même si le confinement continu, pour faire de nouvelles distributions », assure Mireille Gené-Monturet. L’organisation devra cependant s’adapter aux bénévoles disponibles, 30% des réguliers ont plus de 70 ans. Les Restos du Cœur et les Restos du Cœur bébé ont plus que jamais besoin de bénévoles.

 

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