Si les dernières données de l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) révèlent une diminution de la consommation de drogues et d’alcool chez les jeunes ces dernières années, il reste important de ne pas céder à un optimisme excessif et de maintenir les efforts de prévention et d’accompagnement des jeunes en difficulté et de leur entourage. D’autant plus que d’autres formes d’addictions comportementales, liées aux écrans, aux jeux en ligne et d’argent, etc., sont en forte hausse.
Dans ce contexte, le fonds de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes », GPMA et l’assureur Generali ont lancé pour la 17ème édition de l’opération de mécénat Atout Soleil un appel à projets baptisé « Génération Zéro Addiction ». Il vise à soutenir les associations qui œuvrent pour prévenir les conduites addictives, qui aident les jeunes sujets à des dépendances à se soigner et à se libérer durablement de leurs addictions, et qui apportent un soutien et des solutions à leurs familles.
Pourquoi cette thématique ?
Des expérimentations précoces : un phénomène à ne pas minimiser
L’adolescence est une période particulière où les jeunes cherchent à s’émanciper des figures parentales et à tester leurs limites. Il n’est donc pas surprenant d’observer une consommation de substances psychoactives assez précoce chez les jeunes, liée à la curiosité, au mimétisme et aux modes du groupe. Selon l’OFDT, 5,3% des collégiens de 4ème et 3ème déclarent avoir consommé du cannabis en 2022. Chez les lycéens, ce chiffre grimpe à 31,2%, indiquant une banalisation inquiétante de cette drogue. L’alcool n’est pas en reste, avec des épisodes de binge drinking (alcoolisation excessive sur une courte période) touchant 14,6% des collégiens et 34,5% des lycéens.
Addictions sans produits : un nouveau défi
Au-delà des substances psychoactives, les addictions comportementales (écrans, réseaux sociaux, jeux en ligne, etc.) préoccupent également les experts en santé publique. Un récent sondage Ipsos révèle que les 7-12 ans passent plus de 9 heures par semaine sur internet, tandis que les 13-19 ans consacrent près de 18 heures aux jeux vidéo et à la télévision. La fin de l’adolescence est aussi une période propice à l’expérimentation de jeux comme les paris sportifs, qui leurs sont pourtant interdits. L’OFDT souligne notamment qu’environ un joueur de 17 ans sur dix, risque de développer une addiction aux jeux d’argent et de hasard, en raison d’une pratique précoce régulière.
Des impacts sur la santé des jeunes à long terme
L’adolescence est une période critique du développement cérébral, particulièrement sensible aux effets délétères des substances psychoactives. Les recherches en imagerie médicale ont montré que pendant cette période le cerveau apprend des schémas réactionnels précis, par exemple que la cigarette détend ou que l’alcool renforce la confiance en soi. Commencer à boire au début de l’adolescence multiplie par dix le risque de devenir alcoolo-dépendant à l’âge adulte.
S’évader dans l’univers virtuel des réseaux sociaux et des jeux en ligne et de hasard peut, à haute dose, être aussi nocif que de consommer des substances illicites. En effet, ces pratiques encouragent la production de dopamine, une molécule associée au plaisir et à la récompense. Ce « circuit de la récompense » ainsi stimulé pousse les utilisateurs à en vouloir toujours plus, générant un cycle addictif similaire à celui des drogues. Ces jeunes présentent des troubles du sommeil, des sautes d’humeur qui auront un impact à long terme sur leur santé mentale et physique, ainsi que sur leur réussite scolaire.
Un appel à projets pour soutenir des initiatives innovantes
Atout Soleil invite les associations qui agissent pour prévenir les conduites addictives et accompagner les jeunes vers leur reconstruction et soutenir leur entourage à soumettre leurs projets avant le 28 juin.
Ces projets devront s’inscrire dans un ou plusieurs des trois axes ci-dessous :
AXE 1. LUTTER CONTRE LES PRATIQUES ADDICTIVES DES PLUS JEUNES
- Offrir aux parents des lieux d’écoute et d’aide à la parentalité pour les informer sur les pratiques addictives et leur donner les outils pour faire face aux pratiques addictives de leurs enfants.
- Mener des projets de prévention des collégiens, des lycéens et des étudiants pour leur faire adopter des comportements responsables et des choix favorables à leur santé.
Une attention particulière sera portée aux projets proposant une approche innovante, ludique, favorisant l’implication des jeunes (jeux, théâtre, forums, etc.)
- Favoriser un environnement protecteur en réalisant des actions de prévention en milieu festif, estudiantin…
AXE 2. RECONNAÎTRE L’ADDICTION ET SE SOIGNER
- Faciliter l’accès ou l’adhésion aux parcours de soins des jeunes, notamment les plus vulnérables, grâce à des solutions innovantes (numériques, etc.)
- Outiller et soutenir les pratiques des professionnels (santé, social, éducatif, etc.) pour repérer et orienter les jeunes dès les premiers usages problématiques de produits ou d’écrans/jeux et promouvoir des actions incluant leur entourage (parents, fratries, proches, etc.)
- Soutenir et accompagner les familles et l’entourage de l’usager et développer des programmes de soutien à la parentalité
AXE 3. SE LIBÉRER DES ADDICTIONS ET SE PROJETER DANS L’AVENIR
- Proposer des lieux d’hébergements/lieux ouverts aux adolescents et jeunes adultes qui leur permettent de retrouver un rythme de vie et de reprendre confiance en eux
- Développer des activités (sportives, artistiques, sociales, psychocorporelles) permettant aux jeunes de renforcer leur capacité à agir, à améliorer leur santé mentale et à rompre avec des environnements de vie influençant positivement la pratique de conduites addictives
Retrouvez l’appel à projet dans son intégralité ici : https://www.gpma-asso.fr/nos-epaules-et-vos-ailes/le-prix-atout-soleil/
A VOS AGENDAS
- 28 juin: clôture de l’appel à projet
- 24 septembre: jury Atout Soleil
- 3 décembre : cérémonie de remise des prix