Créée en 1988, l’association « AFEV » est le premier réseau national d’intervention d’étudiants dans les quartiers populaires qui lutte contre les inégalités éducatives et sociales. Cette association, comme le rappelle le responsable de l’antenne nantaise, Charles Miot, a la conviction que « la jeunesse a envie de s’engager et qu’elle doit être considérée comme une ressource pour notre société ».
Le projet lauréat de l’opération Atout Soleil porté par la structure nantaise vise à accompagner vers la lecture des enfants de 5 à 7 ans en situation de fragilité par un(e) étudiant(e) bénévole. Charles Miot revient sur l’origine du projet « nous sommes partis du constat que dès l’école, dès la maternelle, les origines sociales, culturelles et géographiques conditionnent trop souvent la réussite scolaire des élèves. Les inégalités impactent la maîtrise du langage, le rapport au livre et vont parfois se renforcer au fil du parcours éducatif de l’enfant. Pourtant, c’est à cet âge-là que les enfants manifestent une curiosité et une appétence très fortes à l’égard des livres, du jeu et autres objets culturels, quand ceux-ci leur sont accessibles et ce, quel que soit leur milieu social. Nous avons donc réfléchi à un programme de mentorat qui vise par la lecture et le jeu à accompagner des enfants de grande section de maternelle et de primaire en fragilité dans leur parcours ».
Très concrètement, les enfants bénéficiaires sont repérés par leurs enseignants et adressés à l’association. Un étudiant bénévole est alors mobilisé pour accompagner l’enfant tout au long de l’année en tenant compte de ses besoins et de ses centres d’intérêts. Ensemble, ils se retrouvent au domicile de l’enfant ou dans une bibliothèque pour lire des histoires, jouer et lui donner le goût de la lecture, en lien avec sa famille. Charles Amiot précise ainsi « le livre est en fait un prétexte pour susciter la curiosité de l’enfant, nourrir son imaginaire, développer son langage, la confiance en soi et lui donner envie d’apprendre et d’entrer dans l’écrit. Au fil des séances, le bénévole tisse des liens étroits avec les parents car compte tenu de l’âge des enfants, le mentorat s’effectue toujours en leur présence. Cela permet aussi de les aider dans leur rapport à l’éducation et la scolarité de l’enfant ».