Créée en 2014 dans les Yvelines, l’association « Women Safe & Children » prend en charge des femmes et des enfants victimes de toutes les formes de violences (économiques, physiques, sexuelles, psychologiques, rituelles, etc.). Cette structure s’appuie sur une équipe pluridisciplinaire spécialisée en psychotraumatologie (infirmières, médecins, psychologues) et en victimologie (avocats, juristes). En 8 ans, l’association a aidé environ 5 000 bénéficiaires grâce à ses 50 bénévoles, 7 salariés, 4 vacataires et quelques stagiaires.
« L’originalité de notre démarche est d’avoir une approche systémique pour traiter des problématiques de violences », explique Frédérique Martz, directrice générale de l’association. « Lorsqu’une femme est victime de violences conjugales, il y a bien souvent un enfant derrière qui va être lui aussi directement impacté. Or, les établissements médicaux sociaux en charge d’accompagner ces enfants sont souvent saturés. Notre structure mobilise une équipe pluridisciplinaire qui permet de proposer un accompagnement global et pérenne avec un lieu d’accueil, d’écoute et d’orientation dédié à la fois aux femmes et aux enfants victimes ».
Pour Frédérique Martz, prendre en charge les enfants qui vivent dans des familles où se déroulent des violences conjugales est un enjeu majeur : « plusieurs études démontrent que les enfants témoins ou exposés aux violences sont plus susceptibles de problèmes de santé tels que des retards de croissance, des troubles du sommeil ou de l’alimentation. Ils présentent aussi fréquemment des troubles de l’adaptation qui peuvent se traduire par des phobies scolaires, des difficultés d’apprentissage et des troubles de la concentration ».
La crise sanitaire a accentué les violences dans les foyers. L’association a donc souhaité intensifier ses actions pour prévenir des risques et des conséquences des violences sur la santé des enfants et des adolescents. « Notre conviction est que chaque adulte peut agir pour prévenir ou détecter ces violences à condition de bien comprendre le fonctionnement des victimes, mais il faut avoir quelques outils, être préparé pour être en capacité d’orienter et bien accompagner ces victimes », explique Frédérique Martz. « Notre structure œuvre donc à sensibiliser le plus grand nombre d’adultes aux problématiques des violences à travers des programmes de formation et des conférences. Nous avons par exemple un partenariat avec l’université pour diffuser des connaissances et des bonnes pratiques aux étudiants, aux enseignants, aux personnels administratifs, etc. Notre volonté aujourd’hui est de pouvoir intervenir au sein des collèges et des lycées pour pouvoir sensibiliser la communauté éducative à la prévention mais aussi à l’accompagnement des victimes. »
