Aïda est la première association qui permet à des lycéens d’intervenir dans les hôpitaux, pour passer un moment entre jeunes, malades et non malades. Avec sa toute jeune présidente, les bénévoles de cette association se sont adaptés à la crise sanitaire pour poursuivre leur mission. Un engagement salué par le prix des Mardis Solidaires Atout Soleil.

« Le confinement était déjà effectif pour nous fin février/début mars car nous travaillons avec un public fragile, raconte Léa Moukanas. Nous avons dû assez vite nous réinventer ». L’Association Aïda créée en 2015 par Léa Moukanas, alors âgée de 15 ans, permet à des jeunes de moins de 18 ans ou plus de s’engager en faveur d’autres enfants et jeunes de leur âge qui ne reçoivent pas de visites de jeunes à l’hôpital.

L’idée : passer un moment entre jeunes malades et non malades. Mais le confinement met un coup d’arrêt aux visites dans les hôpitaux et à domicile. Pas question pour Léa Moukanas de laisser les enfants et les jeunes isolés. L’équipe décide d’adapter et de produire des Aïdorées, des box habituellement envoyées pendant la période d’été aux jeunes malades. « Chaque mois, nous avons envoyé près de 2000 box à Lyon, en pédiatrie et dans les services accueillants adolescents et jeunes adultes. Elles sont composées de six activités et de fiches explicatives conçues par nos soins, pour briser l’isolement de ces jeunes. Les activités peuvent être réalisées seul ou en groupe grâce à l’aide de nos bénévoles en vidéoconférence », explique la présidente de l’association qui a dû, pour cela, équiper les services d’une connexion internet renforcée et les chambres de tablettes tactiles.
Si ces box permettent aux jeunes de se sentir moins isolés, de casser l’ennui à l’hôpital, elles ont également pour objectif de soutenir les parents en partageant en famille des activités et de soulager les soignants dans une période surchargée.

L’association lyonnaise, implantée aujourd’hui dans 13 villes, intervient dans 35 structures hospitalières partout en France avec plus de 2 500 bénévoles. Ces bénévoles se sont adaptés pour fabriquer et organiser la distribution et l’association a pioché dans ses fonds propres pour répondre à ce besoin rapide et essentiel de lien durant cette période compliquée. « Sur le terrain, les associations se sont entraidées, nous nous sommes retrouvés sur les réseaux autour du hashtag #frontcommun », s’enthousiasme Léa Moukanas. Ainsi, 12 associations, dont 3 lyonnaises, se sont jointes à Aïda pour financer une partie de la fabrication de ces box d’activités. Par ailleurs, l’association a également organisé à Lyon des ateliers de production de masques pour les soignants et les familles des patients, à hauteur de 1 000 par semaine.

Aujourd’hui, comme pour de nombreuses associations en lien avec des publics fragiles, Aïda fonctionne de manière hybride. Les bénévoles se rendent auprès des malades quand les hôpitaux le permettent et utilisent le digital pour maintenir le lien quand ils ne peuvent pas se déplacer. « L’objectif aujourd’hui est de continuer à se réinventer et de trouver des solutions pérennes », conclut Léa Moukanas.

En savoir plus :
Aïda

Mentions légales Politique de confidentialité Politique des Cookies