Même si l’état du cartilage endommagé ne peut être restauré, il existe aujourd’hui des solutions pour combattre la douleur et conserver la fonction des articulations de manière optimale. Voici ce qu’il est recommandé de faire pour contrer la crise et en réduire les effets.

Un antidouleur, tout de suite !

Les médecins sont formels : plus on attend pour calmer la douleur, plus celle-ci s’installe et plus il est difficile de la combattre. Il est donc essentiel de prendre un antidouleur dès la première alerte. Lequel ? Un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) ou du paracétamol. Mais comme leur efficacité varie d’un individu à l’autre et qu’il faut limiter à 3 g la dose quotidienne de paracétamol, le médecin pourra prescrire des antalgiques « de palier II » (codéine, dihydrocodéine, tramadol). Mais attention à ne pas les utiliser pendant plus d’une semaine d’affilée pour éviter le risque d’aggravation de l’inflammation et la progression du mal.

Ces médicaments peuvent être complétés par une pommade antalgique locale (doigts, pouce, genou) qui peut soulager pendant quelques heures, en parallèle des antalgiques ou à la place, si le patient les supporte mal.

Du froid si ça gonfle !

Si l’articulation est gonflée et rouge, le froid se révèle efficace grâce au phénomène de vasoconstriction qui réduit l’œdème et l’inflammation locale. Comment faire ? Par exemple en utilisant un sachet de petits pois surgelés ou un pack de gel à placer au congélateur vendu en pharmacie et parapharmacie. Attention à poser un linge humide en dessous pour éviter de brûler la peau et à ne pas dépasser une grosse vingtaine de minutes car, au-delà, le froid peut réactiver la douleur. Si l’articulation est très rouge et gonflée, on peut refaire ce geste jusqu’à 5 fois par jour.

Du chaud pour les cervicales

La chaleur a une action bénéfique sur les muscles situés autour des cervicales, alors que le froid, au contraire, risque de les contracter. Une serviette chaude, un coussin de noyau de cerise ou un pack de gel réchauffé au micro-ondes peuvent faire l’affaire.

Continuer à bouger !

Même si ne pas bouger atténue la douleur sur le moment, il est fortement recommandé de continuer à bouger, au moins un minimum, par de petits mouvements sans charge et sans forcer. Par exemple, s’il s’agit des doigts, ouvrir et fermer la main, malaxer une balle en mousse ; s’il s’agit du genou, plier légèrement les jambes, faire en douceur du vélo d’appartement. Un peu de marche ou de jardinage sont également bénéfiques.

Mais avant d’effectuer ces mouvements doux, il est important de réchauffer les muscles. En effet, la chaleur atténue les raideurs et contribue à décontracter les muscles situés autour de l’articulation douloureuse (le genou, par exemple). Pour cela, on peut masser autour de l’articulation avec une huile chauffante pendant une dizaine de minutes.

Une orthèse ? Oui, mais…

Porter une orthèse peut soulager la douleur mais il ne faut pas l’utiliser en continu, au risque d’aggraver la douleur en immobilisant l’articulation trop longtemps. Les médecins la recommandent si certains mouvements lancent énormément ou en cas de douleurs pendant la nuit. Ainsi, en cas d’arthrose du pouce, il peut être bénéfique de porter une attelle de jour, momentanément afin de limiter la pression dans certains gestes ou une orthèse de nuit pour maintenir le pouce dans une position qui évite la douleur. En cas d’arthrose du genou, une genouillère souple peut se révéler utile pour limiter les douleurs pendant la marche.

Une canne ? Oui !

Bien sûr, il n’est pas facile de s’y résoudre… Toutefois, en cas d’arthrose du genou ou de la hanche, une canne sur laquelle on s’appuie constitue une aide précieuse quand on marche ou qu’on doit rester debout. Il convient de la tenir du côté opposé à l’articulation douloureuse.

Electrostimulation, acupuncture ? En complément

L’électrostimulation consiste à poser des électrodes autour de l’articulation pour « court-circuiter » le message douloureux. Des études ont montré des résultats positifs accompagnés de l’élimination des effets indésirables des médicaments. Un rhumatologue peut prescrire un tel matériel. Attention à bien vérifier que celui prescrit est pris en charge, en partie, par la Sécurité sociale. Quant à l’acupuncture, si elle n’a pas d’effet sur l’arthrose en elle-même, des études ont montré qu’elle agit efficacement comme antidouleur. Elle est recommandée notamment pour les personnes qui ne supportent pas les anti-inflammatoires, pour diverses raisons. Deux ou trois séances par semaine sont nécessaires pour être efficaces.

Et les infiltrations ?

Des infiltrations de corticoïdes aident à arrêter l’inflammation et soulager la douleur qui disparaît généralement dans les 24 ou 48 heures, notamment au niveau de la hanche, du genou ou de la cheville, du poignet, du pouce. Les spécialistes recommandent d’y avoir recours tôt, avant que le cartilage soit trop abîmé. Les infiltrations sont remboursées par la Sécurité sociale et doivent être renouvelées une ou deux fois par an, pas davantage.

Hygiène de vie et traitement de fond

Non seulement, chaque nouvelle poussée est plus douloureuse mais elle dégrade un peu plus le cartilage, accélérant ainsi l’évolution de la maladie. C’est pour cette double raison qu’il convient d’insister, encore et toujours, sur la prévention. Elle passe d’abord par l’activité physique et l’alimentation. Concernant la première, il est recommandé de pratiquer une activité qui nous plaît, facile à exercer et se tenir à un programme de soins quotidiens qui doivent devenir une routine. Cela renforce les muscles, augmente la vascularisation et donc l’oxygénation des tissus autour de l’articulation, ce qui autorise des gestes plus amples sans douleur. Pour ceux qui optent pour la marche – l’activité la plus simple et une des plus efficaces, à condition d’être régulière – auront intérêt à utiliser des bâtons de marche qui favorisent un meilleur équilibre et réduisent d’environ 25 % l’impact sur les genoux, les hanches et les chevilles. Concernant l’alimentation, la perte de quelques kilos est toujours salutaire. On estime que perdre 5 % de son poids suffit à avoir un effet bénéfique sur les douleurs. Associer cette perte de poids à une activité physique régulière est le moyen le plus efficace d’espacer les épisodes douloureux.

Photo de Karolina Grabowska: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/medecin-docteur-sante-medical-4047077/

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