Vieillir chez soi ou choisir un nouveau domicile adapté
Les Français interrogés par différents sondages répondent année après année que leur souhait est de rester dans leur domicile. C’est possible tant que des troubles cognitifs importants ne l’empêchent pas. Seules 600 000 personnes âgées vivent en maisons de retraite, soit seulement 15% des 5 millions des plus de 75 ans.
Vieillir chez soi c’est la volonté des plus âgés mais aussi le souhait de leurs enfants pour qui le maintien à domicile est synonyme de liberté et de confort. Un choix appuyé par les pouvoirs publics qui ont fait leurs calculs : aider financièrement au maintien à domicile coûte deux à trois fois moins d’argent que la prise en charge de frais dans les Ehpad ou à l’hôpital.
Des travaux et des aides pour rester chez soi en sécurité
Rester chez soi après le départ des enfants suppose de réaliser quelques travaux pour éviter le fléau principal : les chutes. On en recense plus de 400 000 par an, à tel point que c’est la première cause de mortalité des personnes âgées de plus de 65 ans. Quand elles arrivent, elles obligent la plupart du temps à partir à l’hôpital et rentrer diminué et quelquefois incapable de vivre seul au quotidien. Nous vous conseillons d’aller lire notre fiche de 15 règles à suivre pour aménager son logement ou celui de ses parents : https://www.gpma-asso.fr/fiches-sante/15-regles-simples-pour-amenager-son-logement-ou-celui-de-ses-parents
Idéalement c’est entre 60 et 75 ans qu’il faut faire les premiers travaux, comme le remplacement d’une baignoire par une douche à l’italienne par exemple. Pour choisir les bons travaux et faire établir des devis raisonnables, nous vous conseillons de vous adresser à des professionnels associatifs.
Bien sur avec l’avancée en âge, on peut avoir besoin d’être aidé à la maison, même si nous ne sommes pas dépendants. Trois solutions peuvent s’offrir à vous pour bénéficier d’un service à domicile :
- dans un premier temps, vous pouvez embaucher une personne vous-même et devenir un « particulier employeur »,
- vous pouvez utiliser le personnel d’un prestataire tout en conservant la relation contractuelle (comme PETITS FILS)
- vous pouvez aussi passer par une association (ADMR) ou à une entreprise spécialisée (O2, VITALLIANCE…).
Les aides sont en général sous conditions de ressources et lorsqu’on les additionne, elles peuvent couvrir quasiment l’intégralité des coûts, en particulier si votre projet est de créer une douche sécurisée.
- L’Agence Nationale de Amélioration de l’Habitat encourage la réalisation de travaux d’amélioration des logements privés. Elle accorde des aides financières aux propriétaires occupants ayant des revenus modestes.
- Si vous êtes retraité, votre caisse de retraite peut vous apporter des aides, notamment si vous ne pouvez pas bénéficier de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie).
- Certaines collectivités territoriales (région, département, commune) accordent des aides, des prêts, voire des subventions selon des conditions définies localement.
Les aides sont importantes car l’adaptation de son logement à l’âge coute entre 10 000 et 20 000€ mais il faut aussi compter que certains travaux peuvent bénéficier d’une déduction fiscale à hauteur de 50%
Des alternatives pour éviter la maison de retraite
De nombreuses initiatives qui offrent des solutions intermédiaires entre vivre à domicile et les maisons de retraite ont vu le jour.
- Les résidences services seniors ont été créées il y a une vingtaine d’années sur le modèle des « Sun cities » de Floride, des lotissements réservés aux seniors. Les leaders s’appellent DOMITYS, les SENIORIALES, LES JARDINS D’ARCADIE, COGEDIM CLUB, ESPACE ET VIE…. Elles sont accessibles aux plus de 60 ans valides qui peuvent y trouver le maximum de confort pour continuer à vivre en toute autonomie tout en bénéficiant de services internes (restaurant, blanchisserie.) et d’animations, proches des commerces de proximité. Un peu plus de 500 existent en France. Pour un studio d’une superficie de 30 à 40 m², il faut compter entre 600 et 1500 € mensuels. Pour un T2 de 45 à 55 m², de 800 à 2600 €. Pour un T3 de 60 à 70 m² de 1200 à 1800 € par mois. Attention au cout des services additionnels.
- La colocation entre seniors et jeunes : un senior accueille chez lui un jeune qui paye une petite somme et réalise quelques services (500 € dans le réseau de COLETTE ,300 € par an avec l’association ENSEMBLE2GENERATIONS ou LE PARI SOLIDAIRE). La personne âgée est rassurée par une présence humaine régulière et un lien intergénérationnel se crée. En général les jeunes sont là pour une année scolaire. HABITAT et HUMANISME a créé lui des résidences intergénérationnelles qui associent des logements sociaux autonomes pour tous types de locataires avec des espaces partagés (salle commune, buanderie, jardin…) et des colocations abritant des grands logements destinés à une colocation composée d’un étudiant, d’un jeune travailleur, d’une famille monoparentale et d’un senior. Le même concept de mixité générationnelle est mis en œuvre par des promoteurs privés comme MOBICAP.
- La colocation entre seniors : soit vous vous entendez entre amis pour acquérir une maison ou construire un petit immeuble avec des appartements séparés et des pièces communes. Soit vous rejoignez un immeuble senior créé et animé par une entreprise sociale et solidaire comme CETTE FAMILLE, qui a déjà créé 30 maisons de ce type. Des entreprises privées comme le réseau AGES ET VIE, COCOON’AGES, etc. font de même. Ces petites résidences permettent de favoriser les liens entre résidents et elles bénéficient d’un personnel de gestion et d’animation présent en permanence.
- Les résidences autonomie s’adressent elles aux personnes âgées à faibles revenus. Ces anciens « foyers logement » sont gérés par des Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS). Ces résidences proposent des locations à 700€ par mois pour un studio, 800€ pour un deux pièces. La liste des résidences autonomies est à retrouver sur le site https://www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr de la Caisse Nationale Solidarité Autonomie.
Des experts associatifs pour aménager votre domicile !
Pour aménager votre logement, nous vous préconisons de vous renseigner en amont sur les solutions envisageables. Des associations ou services publics existent pour aider dans ces démarches comme l’association SOLIHA dont l’objet social est de favoriser l’accès et le maintien dans l’habitat des personnes défavorisées, fragiles et vulnérables.
Ils vous aideront aussi à monter des dossiers pour bénéficier d’aides financières. Il en existe plusieurs mais il est difficile de s’y retrouver (les plafonds de ressource diffèrent d’un organisme à l’autre) et un œil de professionnel vous fera gagner un temps précieux.