Qu’est ce que la fibroscopie digestive ?
La fibroscopie digestive, appelée aussi plus précisément fibroscopie oeso-gastro-duodénale, consiste à visualiser l’intérieur de l’œsophage, de l’estomac et du duodénum, c’est à dire la partie supérieure de l’intestin. Il se pratique grâce à un endoscope (ou vidéoendoscope) composé de fibres optiques, d’une caméra et d’une source lumineuse, qui progresse petit à petit dans l’appareil digestif et est capable d’une rotation à 360°.
Au-delà de la visualisation, il permet différentes actions.
Grâce à une pince introduite dans l’endoscope, la fibroscopie permet de réaliser des biopsies afin de rechercher une inflammation de la muqueuse ou de détecter la présence d’une bactérie nommée Helicobacter pylori, responsable de nombreuses pathologies de cette zone (infection chronique, ulcère…). La fibroscopie permet également de stopper une hémorragie (ulcère gastrique…) et, enfin, de retirer certaines lésions (polypes) et de dilater des zones rétrécies (sténose).
La fibroscopie est prescrite pour tenter de trouver les causes de douleurs abdominales, de vomissements, de remontées acides ou de chercher d’éventuelles lésions ou saignements de la partie haute du tube digestif.
Au niveau de l’œsophage, elle sert à rechercher des anomalies à l’origine du reflux œsophagien (hernie hiatale) ou des varices œsophagiennes chez des patients souffrant d’hypertension portale qui entraîne des saignements qu’il est possible de traiter.
Elle aide ainsi le médecin à établir un diagnostic précis en ayant un accès visuel à l’intérieur des voies digestives.
Comment se réalise la fibroscopie ?
Elle est pratiquée sous la responsabilité d’un médecin spécialiste dans une salle dédiée.
Le patient doit être à jeun depuis au moins 6 heures. Il est allongé sur le côté gauche. Le praticien introduit par la bouche le tube souple et fin de l’appareil équipé d’une caméra. L’examen dure environ une quinzaine de minutes, en tout. S’il n’est pas douloureux, il est désagréable, entrainant une sensation d’étouffement (étouffement impossible puisque l’appareil pénètre dans l’œsophage, pas dans la trachée). S’il est pratiqué sans anesthésie, il permet au patient de sortir de l’hôpital aussitôt après.
Le patient doit veiller à avoir une respiration régulière et à ne pas avaler sa salive qui s’écoule à l’extérieur. Pendant l’examen, de l’air est insufflé pour déplisser les parois et mieux voir ; cela peut occasionner des renvois d’air.
Anesthésie ou non ?
Lorsque l’examen est pratiqué sans anesthésie – c’est de moins en moins fréquent –, une voie veineuse est systématiquement posée, par sécurité : elle permet une injection immédiate si un problème de tolérance survient.
Toutefois, en cas d’anxiété ou de réflexe nauséeux trop présent, une anesthésie locale ou générale légère est la plupart du temps programmée. Si ce n’est pas le cas, il ne faut pas hésiter à la demander. Le confort du patient en est grandement amélioré. Même s’il doit attendre quelques heures pour quitter le lieu de l’intervention.
Il arrive que la fibroscopie soit pratiquée en complément d’une coloscopie. Dans ce cas, la question de l’anesthésie ne se pose pas et cela permet de pratiquer les deux examens dans la foulée.
A la suite d’une fibroscopie, une gêne à la déglutition peut persister durant quelques heures. Si une anesthésie locale a été pratiquée, il faut éviter de boire ou de manger durant 2 heures encore après l’examen.
A l’issue de celui-ci, le médecin en remet le compte-rendu au patient. Si une biopsie a été pratiquée, ses résultats sont connus une dizaine de jours plus tard.
Des complications peuvent subvenir mais elles sont très rares. Il s’agit essentiellement d’hémorragies après des prélèvements de tissu ou l’ablation de polypes.
Le reflux gastro-œsophagien
5 à 10 % de la population en souffriraient selon la Société française de gastro-entérologie.
Ses principaux symptômes ?
Une sensation de brûlure partant du creux de l’estomac et remontant dans le thorax, des régurgitations, un goût d’amertume dans la bouche. Ces symptômes peuvent apparaître après un repas mais aussi durant la nuit. Il n’existe pas toujours de corrélation entre l’intensité des symptômes et la sévérité du reflux.
A quoi sont-ils dus ?
Le liquide très acide contenu dans l’estomac remonte dans l’œsophage, créant une inflammation de la muqueuse de l’œsophage et ainsi une sensation de brûlure. Normalement, au cours du repas, le cardia, qui est une sorte de clapet anti-reflux séparant l’œsophage de l’estomac s’ouvre pour que les aliments tombent dans l’estomac où ils sont dissous par le suc gastrique. Si ce liquide gastrique remonte à distance des repas, il irrite l’œsophage. A la longue, ce reflux peut provoquer une œsophagite accompagnée parfois de l’érosion ou de l’ulcération de la paroi de l’œsophage.
Il existe deux origines possibles à ce phénomène. Soit une malformation anatomique entraînant une mauvaise fermeture du cardia. Soit, plus fréquemment, chez l’adulte, une hernie hiatale : trop ouvert, le diaphragme laisse une petite partie de l’estomac remonter dans l’œsophage. Ce trouble peut soit exister dès la naissance soit apparaître avec l’âge, lorsque la paroi de l’œsophage devient de plus en plus irritée.
Peut-on prévenir cette gêne ?
Ses causes sont principalement alimentaires ; il est donc conseillé de réduire sa consommation de thé, café, chocolat ou d’éviter les repas trop gras. Alcool, tabac et surpoids sont également des facteurs favorables.
Si le reflux est récent ou passager, certains antiacides ou pansements gastriques vendus sans ordonnance se révèlent efficaces. Si cela ne suffit pas, le médecin peut prescrire un inhibiteur de la pompe à protons, baptisé IPP, médicaments qui diminuent fortement l’acidité gastrique. Sauf indication contraire, ces derniers médicaments ne doivent pas être pris en permanence car ils comportent certains effets secondaires, comme l’augmentation du risque d’ostéoporose.