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L’arthrose, de quoi s’agit-il ?

Il s’agit de la destruction progressive et lente du cartilage en raison de contraintes mécaniques excessives et de processus inflammatoires qui peuvent être favorisés par nos modes de vie et notre environnement. Si on met « trop de pression » aux cellules du cartilage, elles secrètent des substances inflammatoires qui dégradent l’ensemble des tissus articulaires – et pas seulement le cartilage ! – au lieu de produire des substances qui entretiennent l’articulation. C’est pour cela qu’on dit que ces cellules sont « mécano-sensibles ». L’arthrose touche en général le rachis, les mains – et notamment le pouce -, les genoux et les hanches.

Quelles sont les formes d’arthrose ?

Au-delà de la seule arthrose liée à l’âge, il en existe d’autres formes.

  • L’arthrose métabolique qui concerne pour 2/3 des femmes en surcharge pondérale à partir de 65 ans, qui le plus souvent souffrent de diabète, d’athérosclérose ou d’hypertension.
  • L’arthrose post traumatique, plutôt masculine, est généralement liée à des accidents articulaires et survient à partir de 45-50 ans. Elle concerne des personnes qui ont un haut niveau d’activité avec des antécédents traumatiques, comme les sportifs.
  • D’autres arthroses, plus rares, sont liées à des malformations de naissance pouvant se déclencher tardivement, vers l’âge de 20 ans ; ou bien encore des arthroses génétiques liées à des maladies provoquant des malformations articulaires ou des anomalies du collagène.

Dès l’apparition des douleurs, il est conseillé de s’adresser à son médecin généraliste qui, dans un second temps, orientera, selon les cas, vers un rhumatologue, un spécialiste de médecine physique et de réadaptation, un chirurgien orthopédiste spécialiste de l’appareil locomoteur ou un neurochirurgien en cas de douleurs de la colonne vertébrale.

Les symptômes

La maladie évolue par crises avec, comme symptômes, des douleurs et des raideurs, c’est-à-dire une perte de souplesse qui limite l’amplitude articulaire. Il existe d’autres symptômes comme des gonflements de l’articulation, notamment au genou.

Avec un examen clinique et parfois une simple radio, le diagnostic est posé rapidement par le généraliste.

L’arthrose évolue en quatre stades :

  • En stade 0, l’articulation est saine
  • En stade 1, les atteintes sont superficielles
  • En stade 2, les lésions sont plus profondes et atteignent 50 % de l’épaisseur du cartilage
  • En stade 3, les 50 % sont dépassés
  • En stade 4, le cartilage a complètement disparu et les deux structures osseuses se touchent, entraînant d’importantes douleurs et une gène fonctionnelle invalidante.

D’où vient cette douleur ?

En cas d’arthrose, la douleur ne provient pas du cartilage en lui-même comme on le croit parfois mais des tissus qui l’entourent (membrane synoviale, os sous chondral, capsule articulaire) et qui, eux, sont innervés. C’est une douleur tout à fait particulière. Chronique, elle dérègle notre centre cérébral de sensibilisation de la douleur, ce qui fait dire qu’«on a mal partout et tout le temps ».

Non sans gravité

L’arthrose peut être grave. Quand elle touche les membres inférieurs (genoux, hanche), elle constitue un handicap à la marche, entraînant une sédentarité, aggravant ainsi le risque cardiovasculaire. Par ailleurs, le terrain inflammatoire qu’entretient l’arthrose peut également favoriser l’athérosclérose (accumulation de graisse dans les artères).

Quels sont les traitements possibles ?

Il faut le savoir : on ne guérit pas de l’arthrose et, à l’heure actuelle, la science ne sait pas refaire du cartilage. Si le recours à des cellules souches est en cours d’évaluation, on n’a pas trouvé le traitement capable de faire reculer la maladie. L’objectif est donc « seulement » d’agir sur les symptômes et surtout d’empêcher que le cartilage ne se détruise davantage. Pour cela, il est conseillé de renforcer, d’étirer les muscles grâce à l’activité physique pour stabiliser l’articulation.

Pour tout ce qui est mécanique, le meilleur traitement est de bouger : le mouvement et éventuellement la kinésithérapie et des orthèses. Des séances de travail dispensées par des enseignants en éducation physique adaptée ou des kinésithérapeutes améliorent aussi les capacités cardio-vasculaires. En phase aigüe, le médecin peut prescrire des anti-inflammatoires à base de corticoïdes, sous forme d’infiltrations. Il existe également un traitement à base d’injections d’acide hyaluronique qui agit à la fois sur la douleur et la fonction articulaire.

Toutefois le seul traitement curateur reste la pose d’une prothèse pour les patients qui ont des douleurs importantes, qui sont fortement gênés dans leur vie quotidienne et qui sont en échec du traitement médical.

Rester en mouvement !

Face à leurs douleurs articulaires, trop de personnes sont en situation de passivité. Or, il ne faut ni se réfugier dans une apathie locomotrice, ni se focaliser sur la douleur mais garder un maximum d‘activités.

En effet, contrairement à cette idée trop souvent répandue, l’activité physique agit comme un baume antidouleur pour les articulations. La sédentarité, elle, accentue le problème. Les articulations sont faites pour le mouvement ; une immobilisation, même assez brève, entraîne des modifications biologiques et biomécaniques, avec une perte osseuse, une dégradation du cartilage, un raccourcissement des muscles et des tendons. A l’opposé, une activité physique pratiquée de manière régulière, à une intensité modérée, représente face à l’arthrose un investissement au long cours.

Exercices recommandés

  • Bouger sa tête et son cou
  • Rouler les épaules
  • Assouplir genoux et chevilles
  • Balancer son bassin
  • Délier son dos

Arthrose et arthrite 

Ces deux maladies qu’on confond souvent sont des rhumatismes. Mais l’origine de l’arthrose est mécanique, avec des phénomènes inflammatoires réels mais peu intenses, alors que l’arthrite, maladie plus rare, est d’origine infectieuse (en cas d’arthrite septique), immunitaire (polyarthrite rhumatoïde) ou métabolique (goutte) et se caractérise par une inflammation plus importante.

 

Focus

A savoir

  • 10 millions de Français souffrent d’arthrose dont 3 % des moins de 45 ans, 65 % des plus de 65 ans et 80 % des plus de 80 ans.
  • L’arthrose représente entre 25 et 45 % de l’activité d’un généraliste.
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