Comment surviennent les courbatures ?

Les courbatures sont des microtraumatismes musculaires qui surviennent le plus souvent après un effort physique intense ou inhabituel.  Ce dernier endommage les cellules qui forment la fibre musculaire et provoque de microscopiques lésions. Le corps réagit alors en activant une réaction inflammatoire : des globules blancs (cellules de défense de l’organisme) sont libérés dans le sang et produisent des substances chargées de réparer les muscles. Cela entraîne un gonflement du muscle, invisible de l’extérieur avec des douleurs qui apparaissent généralement entre 12 et 24 heures après l’effort. D’ailleurs, les Anglo-saxons les définissent en fonction de leur délai de survenue, parlant de « delayed onset muscle soreness (DOMS) qui signifie « douleurs musculaires à effet retardé ».

Si elles ne sont pas graves, ces courbatures sont souvent douloureuses, qu’elles touchent les jambes, les bras, le dos ou les fessiers, entrainant des douleurs pour marcher, plier ou tendre un membre, se lever ou s’asseoir, et une diminution de la force physique.

Pour les éviter ou au moins les atténuer, il convient, avant l’effort, de pratiquer un échauffement qui permet de préparer les muscles en augmentant progressivement l’afflux de sang et la température.

Mais lorsque les courbatures surviennent, il n’existe guère de traitement médicamenteux miracle. C’est pour cela qu’alors, il convient d’adopter les bons gestes.

Photo de Yan Krukau: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/amis-femmes-etre-assis-sourire-8436478/

D’abord du repos !

La première chose à faire est de se reposer et de laisser l’organisme récupérer pendant au moins 3 jours, de ne surtout pas forcer pour ne pas risquer de se blesser : le muscle atteint est encore fragile et la douleur qu’il provoque est un signe d’alerte. Le repos et la patience sont les meilleurs remèdes ! Les courbatures s’estompent de manière progressive et spontanée en trois ou quatre jours.

Il est important aussi de dormir suffisamment (au moins 7 heures par nuit) car c’est principalement durant le sommeil que l’organisme récupère.

De la chaleur et des massages

La chaleur détend les muscles et atténue la douleur. Un bain chaud d’une vingtaine de minutes se révèle efficace pour atténuer les courbatures en même temps que pour détendre le corps et l’esprit. A défaut de bain, une bouillote entourée d’un tissu sur la région douloureuse peut soulager efficacement.

Un massage profond des muscles atteints d’au moins 15 minutes se révèle efficace contre les courbatures car cela augmente le flux sanguin. Dans ce cas, l’emploi d’une huile de massage constitue un plus.

Alimentation et hydratation

Il n’existe pas d’aliments miracles contre les courbatures mais il est recommandé, lorsqu’elles surviennent, de consommer de manière équilibrée des poissons gras, légumes variés, œufs, fruits frais, etc. et d’éviter les sucres, les charcuteries, les biscuits, les sodas ou l’alcool.

Il est inutile de se sur-hydrater mais il est très important de boire suffisamment (au minimum 1,5 l d’eau sous différentes formes).

Une récupération progressive

Une récupération active progressive et adaptée à sa forme et sa morphologie soulage efficacement les courbatures. 20 minutes d’une activité douce telles que la marche, la piscine ou le vélo d’appartement assouplissent les muscles touchés et accroissent la circulation du sang dans les tissus.

Et les médicaments ?

La contraction des muscles, qui entraîne les courbatures, provoque une réaction inflammatoire. Celle-ci fait partie du processus de récupération : il convient donc de ne pas la perturber en prenant des anti-inflammatoires, comme on le recommandait autrefois et comme on le recommande encore parfois. En effet, un tel traitement peut retarder la récupération, en plus de provoquer des effets secondaires, notamment sur le système digestif. Et les anti-douleur (antalgiques, analgésiques) ? La question n’est pas tranchée. Certains les préconisent, à faible dose. D’autres estiment que leur efficacité est nulle face à des courbatures. Certains leur préfèrent des remèdes naturels à base de plante (curcuma, gingembre…). A chacun de décider, en demandant des conseils à son pharmacien ou son médecin.

Courbatures, crampes, contractures, élongations : à ne pas confondre !

Attention à ne pas confondre les courbatures avec les crampes qui sont des contractions musculaires (très) douloureuses, involontaires et intenses. Quand elles surviennent, il est difficile de bouger le membre atteint. La contraction musculaire diminue et disparaît au bout de quelques minutes mais laisse place à une sensation désagréable, ou parfois un point douloureux précis et tenace.

De leur côté, les contractures sont des contractions durables et involontaires d’un ou plusieurs muscles. La douleur, localisée, survient à l’occasion d’activités intenses ou inhabituelles. La partie du muscle touchée semble alors dure et douloureuse lorsqu’on la touche et lors de mouvements, en particulier lorsqu’on leur oppose une résistance.

Enfin, les élongations sont une forme plus grave de contracture, lorsque des fibres musculaires sont déchirées. Etirer le muscle et le contracter face à une résistance se révèlent très douloureux et avec une douleur plus brutale.

 

Courbatures grippales

Dans le cas d’une grippe – ou d’un covid 19 -, notre organisme se met en mode défense, ce qui provoque une inflammation et des douleurs dans tout le corps. Il s’agit alors de myalgies ou de ce qu’on nomme « les courbatures sans effort » Le remède est alors le même que pour des courbatures consécutives à un effort physique : repos et patience !

Consulter ?

Les courbatures sont bénignes mais dans certains cas, il peut être utile, voire nécessaire, de faire appel à des spécialistes : kinésithérapeutes, ostéopathes… A voir avec son médecin traitant.

Photo de Valeria Ushakova: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/femme-portant-un-haut-sans-manches-blanc-3094230/

Focus

Vrai ou faux : les étirements évitent les courbatures !

Faux. Plusieurs études ont démontré que les étirements n’avaient (quasiment) aucun effet sur les douleurs ressenties puisqu’ils n’agissent en rien sur le processus inflammatoire. Pire, à froid, ils peuvent favoriser les déchirures musculaires. Mais ils demeurent utiles au maintien ou à l’amélioration de la flexibilité. En revanche, l’échauffement demeure une arme efficace.

 

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