Cette année, et pour sa 16ème édition, l’opération de mécénat Atout Soleil portée par le fonds de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes », GPMA et l’assureur Generali, a choisi d’accompagner des structures qui agissent au quotidien pour prévenir et lutter contre les violences sexistes et sexuelles, familiales et conjugales, au sein du foyer et en dehors.
« Mon Âme Sœur », implantée dans le Val-d’Oise, fait partie des quinze associations lauréates dont le projet sera récompensé le 5 décembre prochain à Paris. Sa particularité ? Créer un centre de reconstruction pour les enfants de 3 à 17 ans victimes de violences conjugales.
Créée en 2014, Mon Âme Sœur est une association dont l’objectif est de venir en aide aux victimes de violences conjugales, quelque soit leur genre. Catherine Goujart-Delambre, directrice de l’association revient sur les missions de la structure : « notre association aide toutes les victimes de violences conjugales du département du Val-d’Oise en leur proposant un appui juridique et psychologique. Nous fournissons également une aide alimentaire, vestimentaire, matérielle. Nous pouvons par exemple financer un constat d’huissier ou apporter un appui pour l’ouverture d’un compte bancaire. Nous n’étions que deux bénévoles lors de la création de l’association mais nous nous sommes assez rapidement professionnalisés en nous entourant de psychologues, d’avocats, d’éducateurs spécialisés, de sophrologues, etc. Aujourd’hui, notre équipe regroupe 35 bénévoles actifs. Depuis notre création, nous avons pu accueillir plus de 1 600 personnes. »
Le projet lauréat du prix Atout Soleil consiste en la création d’un centre dédié à la reconstruction des enfants victimes de violences. Catherine Goujart-Delambre revient sur la genèse de ce projet : « en 2021, nous avons ouvert un centre de reconstruction dédié aux adultes victimes de violences avec différents ateliers de bien-être, des groupes de parole, de développement de l’autonomie (recherche d’emploi, gestion de budget, etc.), etc. Nous nous sommes très vite aperçus en suivant ces adultes que dans leurs parcours de vie, ils avaient souvent été victimes de violences dans leur enfance. Il faut savoir qu’on estime que les trois quarts des personnes ayant été victimes de violences dans leur enfance vont soit les reproduire soit à nouveaux les subir dans leur parcours de vie. Nous avons donc souhaité agir pour tenter de limiter ce phénomène en intervenant auprès des enfants.
Les enfants victimes ont souvent une vision biaisée des relations aux autres et perçoivent la violence comme un mode de communication normal et un moyen de gérer les conflits. Ils sont aussi souvent en état de stress post-traumatique et peuvent recevoir d’autres étiquettes ou diagnostics qui ne tiennent pas compte de leur exposition à la violence : difficiles, hyperactif, délinquants, etc.
Pour notre association, il était essentiel de réfléchir à un accompagnement qui soit adapté à ces enfants victimes afin de limiter les conséquences psycho-traumatique à long terme des violences sur leur santé mentale, physique et leur vie affective. Nous avons donc eu l’idée de créer un lieu qui leur soit spécifiquement dédié. Nous souhaitons pouvoir offrir un espace qui permette aux enfants de reprendre leur place grâce à des activités manuelles, des jeux, de l’expression corporelle, etc. Plusieurs agents du réseau Generali avaient identifié les missions de notre association sur le territoire et nous ont incité à répondre à l’appel à projet du fonds de dotation ‘Nos Épaules et Vos Ailes’. Une vraie opportunité pour nous de pouvoir concrétiser la construction de ce centre. »
Très concrètement, le centre sera ouvert les mercredis et samedis de 14h à 17h, hors période de vacances scolaires et jours fériés, et trois psychologues bénévoles encadreront les activités avec l’aide d’intervenants extérieurs. « Nous prévoyons d’aménager cinq salles au sein du centre : une salle d’accueil pour expliquer aux enfants et à leurs parents accompagnant le fonctionnement du centre, une salle de thérapie par les sens, une ludothèque, une salle d’expression corporelle et une autre dédiée aux arts créatifs », indique Catherine Goujart-Delambre. « L’objectif est de permettre aux enfants d’exprimer leurs émotions, leurs doutes, leurs peurs. Nous souhaitons également faire participer les parents à la ludothèque afin de renforcer les liens d’attachement, développer la qualité des relations parents-enfants. »
Grâce au prix Atout Soleil, l’association va pouvoir financer l’équipement en matériel des salles d’art créatif. « L’accompagnement en communication est aussi important pour nous aider à faire connaitre notre projet et trouver de nouvelles sources de financement », indique Catherine Goujart-Delambre. « Nous avions par exemple prévu de n’ouvrir que les mercredis et samedis, d’autres soutiens nous permettrons de mobiliser des moyens humains pour proposer d’autres plages d’ouvertures et renforcer notre fonctionnement pour accueillir davantage de victimes ».
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